Groupe de travail
Améliorer la recyclabilité du blister PVC/aluminium : Adelphe a lancé un Groupe de Travail
Le secteur de la santé représente près de 80 000 tonnes d'emballages ménagers* (médicaments, compléments alimentaires, dispositifs médicaux). Parmi eux : le blister, emballage phare du secteur pharmaceutique. Composé d’une coque en PVC et d’un film d’aluminium, il ne bénéficie pas encore de filière de recyclage. Et pourtant, la loi Anti-Gaspillage en faveur de l’Économie Circulaire (AGEC) prévoit que tous les matériaux y soient intégrés au plus tard le 1er janvier 2030.
Source : données déclaratives Adelphe 2021
Si le blister a fait ses preuves pour la protection des médicaments solides
(contre les chocs, l’humidité, l’oxygène…),
il fait partie des emballages du secteur qui ne bénéficient pas de filière de recyclage.
En cause : sa composition complexe faite d’aluminium et de PVC.
- Le PVC est une résine peu courante dans l’emballage ménager : il n’existe donc pas de filière du recyclage en France, faute de gisement suffisant (et qui tend à diminuer)
- Même si une fraction d’aluminium peut être récupérée, la présence de PVC reste indésirable. De manière générale, le PVC génère diverses perturbations dans la filière des emballages ménagers (altération de la qualité de la matière recyclée, dégradation accélérée des machines du fait de la libération de composés chlorés, formation de dioxines...)
- Cette résine plastique n’est pas non plus acceptée actuellement en valorisation complémentaire type Combustible Solide de Récupération (CSR), maillon complémentaire au recyclage
- En règle générale, l’association de toute résine plastique avec un métal impact fortement le recyclage mécanique du plastique dans les conditions actuelles de la filière
Fort de ces constats, Adelphe a lancé un groupe de travail afin d’engager les réflexions sur la recyclabilité de cet emballage et accompagner les entreprises dans leurs démarches d’éco-conception futures.
L'éco-conception du blister : une nécessité
- Un contexte réglementaire en pleine évolution : réduction à la source, recyclabilité, dispensation à l’unité des médicaments, lutte contre les plastiques à usage unique … Les réglementations française et européenne sont de plus en plus ambitieuses pour réduire l'impact des emballages sur l’environnement et favoriser leur recyclage. Le secteur de la santé est concerné par cette dynamique : loi AGEC (loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire), loi Climat, Directive sur les plastiques à usage unique, révision de la Directive emballages…
- Des enjeux de sécurité du patient : l’emballage de médicament ou de complément alimentaire a un rôle essentiel à jouer pour assurer la stabilité du produit, son efficacité, son innocuité et sa traçabilité afin de limiter les risques de contrefaçon. Les produits emballés en blisters doivent aussi respecter des normes de pharmacovigilance très strictes (notamment via le dossier d’AMM pour les médicaments).
- Des attentes croissantes de la société civile : consommateurs, associations, ONG…La prise de conscience de l’urgence environnementale est forte. Le tri et le recyclage font partie des solutions plébiscitées par les Français mais ils attendent un engagement concret de la part des entreprises afin de pouvoir consommer moins et mieux.
Quelques chiffres
- Près de 60 % des consommateurs déclarent avoir des difficultés à consommer de façon responsable
- 71% d'entre eux estiment que c'est d'abord aux fabricants et aux marques d'agir pour réduire les emballages